La visite à Venise désormais taxée

Figurant parmi les villes les plus visitées du monde, Venise comptabilise environ 25 millions de visiteurs tous les ans. Le tourisme est un secteur fondamental et florissant pour cette fameuse ville des amoureux. Située au Nord de l’Italie, Venise comprend une centaine d’îles réparties dans le lagon de la mer Adriatique. Ville atypique, Venise est la seule ville au monde à ne posséder aucune route. En effet, les canaux sont les seules voies de communication de la cité. Les habitants comme les touristes circulent en gondoles.

La mairie impose une taxe pour les visites

Le premier magistrat de la ville de Venise entend encadrer les visites de la ville en imposant une taxe. En effet, même si le tourisme reste le premier secteur de revenu de la ville, certains touristes peuvent profiter d’une visite sans que celle-ci ne rapporte rien. C’est le cas des touristes de passage qui ne passent pas la nuit sur place. Qualifiés de touristes qui « mordent et fuient » (ou, en italien « mord-e-fuggi » ), ces visiteurs effectuent des visites brèves et profitent des sites sans payer 1 euro. Cette mesure est alors une perspective qui va permettre à ces visiteurs d’apporter une contribution financière.

Visiter Venise : Contributo di accesso

C’est le nom donné à cette nouvelle taxe vénitienne. Son application a commencé le premier mai 2019. Elle s’appliquera sur le transport et sera naturellement versée à la caisse de la mairie. De cette manière, il est presque impossible d’y échapper, la visite ne peut être faite qu’avec un seul moyen de transport, la gondole.

Cette taxe est qualifiée de contribution des visiteurs aux coûts de fonctionnement de la ville. Cette contribution sera essentiellement axée sur les services de maintenances et les ordures ménagères de Venise. Désormais, tous ceux qui seront de passage à Venise paieront 3 euros pour l’entretien de la ville.

Une augmentation en perspective

La mairie ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Le Maire actuel Luigi Brugnaro annonce déjà la couleur. L’année 2020 sera l’année du premier changement concernant ce droit d’accès. La taxe sur les visites connaîtra alors une hausse et s’élèvera à 6 euros. Néanmoins, la ville fait preuve de souplesse dans ses retranchements. La taxe sera de ce fait soumise à une variation. Elle se fera en fonction de la saison. Pour les basses saisons où l’affluence est moindre, la taxe pourra descendre jusqu’à 3 euros. Pour les périodes de vacances et autres hautes saisons, elle pourra atteindre les 10 euros. Des amendes lourdes pouvant aller jusque dans les 450 euros attendent les visiteurs qui tentent d’échapper à cette nouvelle mesure.

La réservation ne suffira plus

À partir de 2022, d’autres mesures seront mises en place. La pré-réservation en fait partie. Ce dispositif soumet les touristes souhaitant passer une journée dans la ville à une réservation préalable. C’est la condition qui permettra à tout visiteur d’entrer dans la ville et de profiter de ses différents attraits lors de leurs passages ou séjours.

Une mesure qui ne plaît pas au gouvernement

C’est peu de le dire, le gouvernement italien ne voit pas cette décision de la mairie d’un très bon œil. Cette nouvelle taxe, mise en place par la mairie de Venise, est qualifiée d’inutile et de dommageable par le Ministre du Tourisme Gian Marco Centinaio. D’après lui, cette nouvelle taxe découragerait les visiteurs et dans certaines mesures, cela constitue un obstacle majeur à l’épanouissement du secteur touristique de la région. La mairie, de son côté, compte sur les revenus non négligeables que cette taxe pour renflouer la caisse. Il reste à savoir si l’affluence des venues va rester au même niveau, ou si par contre l’établissement de cette taxe aura des répercussions sur le nombre de visiteurs. Pour l’heure, la commune campe sur sa position malgré les divergences de points de vue et malgré les réticences du côté du gouvernement.

Si vous voulez faire une escapade à Venise, donc, c’est maintenant ou jamais. En 2020, vous paierez 2 fois plus cher une visite à Venise.

Photos: ev.mu, pmdstatic.net

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Audrey